jeudi 28 décembre 2006

La culture gay....

La culture Gay sous toutes ses formes........

Les homothugs au devant de la scène
Jusqu’à la fin des années 1980, les homothugs avaient une identité cachée. Ils étaient sous le DL «down law», c’est-à-dire qu’ils dissimulaient leur homosexualité à leurs partenaires pour s’adonner à des rituels qui ne devaient pas être connus de tous. Aujourd’hui, les homothugs sont devenus un mouvement qui revendique une identité culturelle à part entière, même si leurs postulats peuvent apparaître paradoxaux.
Le substantif homothug est composé de deux substantifs accolés, homo qui renvoie à homosexualité, et thuggerie qui se réfère à la culture du gang. La référence au crime est très populaire dans les classes défavorisées noire et hispanique, près de 63% des détenus qui remplissent les prisons américaines appartiennent à ces communautés. L’essence de la culture du gang s’inscrit dans le milieu carcéral, et un séjour en taule devient une marque de déférence.
Contrairement au stéréotype de l’homosexuel efféminé, habillé élégamment, les homothugs affichent des codes vestimentaires similaires à ceux des petites frappes des quartiers chauds. Ils portent des baggies (jeans très larges) qui tombent comme des sacs, et leur visage est encerclé d’un « doo-rag », sorte de collant noir qui plaque leur chevelure.
Le « warehouse » ne paie pas de mine, et on pourrait penser que l’on a affaire à une vieille usine abandonnée, si ce n’était cette foule de silhouettes qui entourent le petite porte d’entrée. Il est trois heures du mat, et c’est ici que près de sept cents Blacks et Latinos se retrouvent dans une atmosphère électrique.
A l’intérieur des murs, l’ambiance est chaude. Le DJ s’exclame : « From now on, The Warehouse will not play faggot music ! » Ces propos homophobes provoquent l’hilarité de la salle.
Les homothugs ne se reconnaissent pas comme des homosexuels à part entière. Certains dénigrent même le courant dominant de la culture gay qu’ils associent à la culture blanche. Le professeur Kendall Thomas, co-directeur du Centre de recherches de droit et de culture à l’Université de Colombia, souligne : « Le courant dominant de la culture gay représente rarement les sous-ensembles qui la composent. [...]Les hommes de couleur sont souvent perçus comme des objets de désir pour les Blancs plus que les sujets de leur propre désir. » D’où le désir profond des homothugs de vouloir se distinguer de cette socio-catégorisation.
S’il subsiste parfois une ambiguïté identitaire sexuelle - certains sont homo, d’autres bi, d’autres s’autorisent des rapports oraux avec les hommes mais réservent la pénétration aux femmes - le dilemme tient avant tout à une revendication culturelle forte, devant laquelle leur sexualité les met en porte-à-faux. Leurs cultures noire et hispanique, d’appartenance souvent machiste, perçoivent l’homosexualité comme une tare, et ils retrouvent dans le hip-hop une opportunité de dépasser ce confinement du label « gay » dans lequel ils ne se retrouvent pas.
Pour certains, la dénomination homothugs est une vitrine derrière laquelle ces hommes camouflent leur identité sexuelle et s’octroient une puissance virtuelle que leur confère le hip hop, scène cathartique d’ « une culture d’hommes en colère ».
Dutchboy, membre de « The Rainbow Flava rap collective », qui produit actuellement des compilations de hip hop de gays, lesbiennes, transsexuels, rappelle que « les homothugs s’identifient entièrement à la culture du hip hop, qui résonne en eux et leur offre un lien communautaire que la culture gay qui prévaut à New York est incapable de leur offrir ». Ils ne semblent absolument pas touchés par les diatribes homophobes que distille la verve effilée de chanteurs comme DMX ou Emminem. L’incitation à la haine du « faggot » ne leur est pas destinée.
D’ailleurs, comme aiment à le rappeler de nombreux rapeurs, leurs messages ne sont pas foncièrement homophobes ; le vocable pédé connaît un glissement sémantique significatif, où le schème de l’homosexualité disparaît au profit des connotations négatives qui le caractérisent. « Pédé » devient synonyme de « faible », de « con », de « bolosse ».
Néanmoins, pour la communauté gay, cette subculture est problématique. Les homothugs nient ouvertement leur appartenance à la communauté, mettant sous couvert leur homosexualité, alors que les partisans se sont battus bec et ongles pour sortir de cet anonymat. D’autres ne ressentent qu’un profond mépris pour ce mouvement qu’ils considèrent comme une branche abâtardie de l’homosexualité.
C’est comme si subsistait une hiérarchie dans laquelle différents groupes d’intérêts se disputent le haut de l’échelle.
Cela montre surtout que l’homosexualité n’a pas de canonique figée, et qu’il existe un perpétuel mouvement d’évolution et de revendications hétéroclites

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